• Pour les gens qui ne vous connaitraient pas, pouvez-vous nous expliquer l’activité de votre entreprise ?

Paul Floury : Extralab est une jeune start-up fondée en 2019, qui travaille dans le domaine de la qualité de l’eau.  Plus précisément, nous développons des stations de contrôle – ou laboratoires – mobiles pour mesurer et analyser la qualité de l’eau en temps réel, et ainsi anticiper son évolution.  Grâce à notre logiciel intégré, les données peuvent également être comparées à celles précédemment collectées.

Loués ou vendus, nos laboratoires s’adressent à tous les acteurs qui consomment ou gèrent de grandes quantités d’eau : collectivités, communautés de commune, instituts de recherche, grands industriels…

Afin de répondre aux besoins spécifiques de chacun de nos clients, nous avons développé trois stations, chacune offrant plus ou moins de prestations : le mobile Riverlab, le compact Riverlab et le classic Riverlab. Elles mesurent notamment : les métaux dissous, les gaz dissous, les isotopes, les concentrations des éléments ou encore les composés organiques volatils…

Nos solutions permettent ainsi de répondre à plusieurs problématiques liées à la qualité de l’eau : l’énergie, l’environnement, le traitement, la surveillance et la production de l’eau ou l’exploitation minière.

Basés à Station F à Paris, nous sommes aujourd’hui une équipe composée de 8 personnes.

• Quelle est votre stratégie d’innovation et de propriété industrielle ? A-t-elle contribué à votre croissance, à votre développement à l’export ? Vous a-t-elle permis de nouer de nouveaux partenariats ou encore de rassurer des investisseurs ?

P. F. : Avant même la création d’Extralab, mes associés et moi avons réfléchi à une stratégie de propriété industrielle (PI). Nos solutions se décomposent en deux technologies : la partie hardware (technique) pour l’analyse en temps réel et la partie software (logiciel) pour gérer les instruments en temps réel. C’est la partie hardware que nous avons tout de suite protégé par le dépôt d’un brevet, afin de nous démarquer de nos concurrents.
C’est là qu’est notre force : nous avons une vraie avance technologique sur le concept de laboratoire online et sur les instruments que nous sommes capables de déployer. Nos solutions sont très spécifiques, uniques.

Nos premières commandes hors France (Etats-Unis et Chine notamment) nous poussent par ailleurs à étendre notre protection, c’est pourquoi un deuxième dépôt est en cours, à l’international.
Nous avons également déposé notre marque, en France et en Chine, pour protéger notre image et notre société.

Cette stratégie de propriété industrielle nous permet de consolider et de protéger nos actifs d’une part, mais aussi de rassurer les potentiels clients et investisseurs. Et bien que cela représente un coût important sur le moment, c’est un pari pour le futur, qui va nous permettre de valoriser notre entreprise.

• Que représente pour vous cette nomination aux Trophées INPI ?

P. F. : Développer une stratégie PI, notamment lors de la création de son entreprise, est un parcours du combattant. Il faut comprendre les procédures, s’assurer d’être crédible techniquement, être accompagné par un cabinet et par l’INPI.... Cette nomination aux Trophées est une reconnaissance du travail et de l’investissement des équipes depuis notre premier jour.

C’est aussi l’occasion et une opportunité en or de communiquer et de mettre l’accent sur la partie « hardware », et cela nous parait très important.

• Vous avez bénéficié de plusieurs prestations proposées par l’INPI. Pouvez-vous nous en dire plus ? Et que vous ont-elles apporté ?

P. F. : Depuis notre création en 2019, nous sommes accompagnés de très près par un expert de l’INPI, qui nous guide dans notre stratégie, nos décisions PI, ainsi que dans les démarches à réaliser. En 2020, nous avons bénéficié d’un pré-diagnostic, nous permettant de découvrir et de comprendre le milieu et le fonctionnement de la PI : cycle de mise en place, impact sur le marché…

La même année, nous avons également bénéficié d’un Pass PI, une aide financière qui nous a permis de déposer un brevet en France, et dont le déploiement à l’international via le système PCT – également financé par cette prestation – est en cours. Les coûts de la PI, notamment des dépôts, peuvent représenter des sommes importantes, notamment pour les jeunes et petites entreprises. Cette aide financière a en ce sens été très importante pour nous, elle nous a permis de mettre le pied à l’étrier.

• Avez-vous un conseil à donner aux entrepreneurs, dans le domaine de la propriété industrielle ?

P. F. : Le conseil que j’aimerais donner est de ne pas baisser les bras : la PI représente des coûts et des efforts, et les effets ne sont souvent pas immédiats, mais elle est pourtant indispensable pour pérenniser son développement et sa croissance. Il faut se renseigner, se faire accompagner, se battre et ne pas lâcher, car avoir une stratégie PI, c’est avoir une vision long terme de votre société. La PI est un investissement qui finira toujours par porter ses fruits.