Partenariat INPI/Lab’O : 3 questions à Frédéric Ros, directeur Orléans Val de Loire Technopole
Quelles sont les missions d’Orléans Val de Loire Technopole et plus particulièrement celles du pôle entreprenariat ?
Frédéric ROS : Notre mission principale consiste à contribuer au développement économique du territoire en soutenant l’innovation. Une équipe d’experts facilite l’émergence de projets innovants (de l’incubation « d’amorçage » à l’incubation en phase de « décollage ») et contribue à leur réalisation en étant force de proposition ou en répondant à des sollicitations extérieures. La technopole, outre ses missions et actions spécifiques joue aussi un rôle de facilitateur en fédérant les acteurs au quotidien. Nous ne travaillons jamais seuls mais souvent en amont de projets collaboratifs avec des clusters (NEKOE) et des pôles de compétitivité (DREAM) ou encore des FabLab (FABLAB Orléanais), des universités (Orléans)…
Trois personnes sont dédiées à l’accompagnement des porteurs de projets au niveau de l’idéation. Elles connaissent la verticalité de la création d’entreprises et peuvent s’appuyer sur des expertises internes à la technopole (en mode projet) ou externes lorsque la compétence est nécessaire.
La technopole vient de fêter ses 30 ans, parmi les nombreux projets portés par la technopole, l’un des plus récents et des plus emblématiques est le projet Lab’O ; parlez-nous de ce lieu.
F.R. : En 30 ans, la technopole a opéré plusieurs opérations « génétiques » pour se renouveler et être un acteur important dans l’écosystème de l’innovation.
Plus qu’un centre de ressources, le Lab’O est un écosystème qui a été co-construit afin de dynamiser l’entrepreneuriat et le développement des entreprises innovantes sur le territoire de la Métropole orléanaise. C’est d’abord un lieu de vie et un terrain favorable au développement des affaires. Le Lab’O a créé sa propre marque de façon à être repérée à l’échelle de la Métropole, de la région mais aussi au niveau national. La stratégie « Lab’O cap 2020 » vise à la performance des start-up, un accélérateur d’innovation…
Niveau 0 : services pépinières, infrastructures
Niveau 1 : mise en relation, sensibilisation, conférences experts…
Niveau 2 : des conseils d’experts provenant des partenaires du LAB’O dont l’INPI (plus de 20 partenaires couvrent les besoins express d’une jeune entreprise), des centres de ressources résidents au Lab’O (NEKOE, FABLAB, CRESITT, WILD COLD SCHOOL, TECHNOPOLE)
Le Lab’0 et l’INPI sont partenaires depuis 2016. La convention de partenariat vient d’être renouvelée. Quels sont les axes de collaboration ?
F.R. : L’INPI est un acteur incontournable dans l’écosystème de l’innovation. Si beaucoup d’actions de sensibilisation ont été faites durant les dernières années auprès des TPE, start-up…, il reste encore un travail « d’évangélisation » à faire pour certaines entreprises moins « deeptech » pouvant percevoir la propriété industrielle comme une contrainte et non comme un levier. Le fait d’avoir l’INPI comme partenaire au Lab’O est essentiel. Votre présence permet un accès direct aux résidents pour des préconisations de premier niveau qui peuvent déboucher sur une démarche plus globale avec des cabinets spécialisés en PI. Comme le Lab’O a vocation à s’ouvrir à des entreprises hors du secteur numérique (au sens des digital market places) avec un potentiel innovant, l’objectif est de continuer dans cette voie en mettant en place des permanences, des animations et des prestations dédiées à la PI.
Julie Zerbib, chargée d’affaires INPI, a rappelé les règles et les bonnes questions à se poser lorsque l’on intègre un espace partagé de création.
Prévoir un encadrement contractuel à minima avant, pendant et après la fabrication d’objet est essentiel pour les entrepreneurs. Elle a souligné les 3 règles suivantes :
1) Bien lire les CGV et les clauses PI du lieu qui vous accueille
2) Bien identifier les ressources à notre disposition
3) S’assurer des droits préexistants et demander l’autorisation des titulaires en cas de réutilisation
La conférence a été l’occasion de recueillir le témoignage d’Industry Lab : une plateforme technologique au sein du Lab'O qui reçoit en majorité des start-up dédiées au numérique à Orléans (les objets connectés représentent 99 % du CA).
Ce guichet unique accompagne les porteurs de projet de l’idée jusqu’au maquettage en leur permettant de créer des prototypes et de petites séries grâce à des équipements professionnels : (découpe laser, outils CAO, IoT…). L’équipe de l’Industry Lab forme les startupers à l’utilisation et aux usages des outils de fabrication numérique.
« L’Industry Lab est un modèle unique en France et en Europe qui fonctionne grâce à un fond d’investissement interne au Lab’O de 5 millions d’euros. Le modèle de ce lab part de l’idée de l’entrepreneur ; notre travail consiste alors à en valoriser l’usage et en céder les droits » souligne Filipe Franco, directeur de l’Industry Lab.
Parmi les projets emblématiques du Lab, on peut citer G-Keep, start-up permettant la mesure précise des niveaux de carburant dans les réservoirs d'engins agricoles, d'engins de construction ou de véhicules de transport.