Étude de l'OEB : Les dépôts de brevets dans le domaine de l'impression 3D

05/10/2023
Un rapport de l'Office européen des brevets (OEB) montre que les dépôts de brevets dans le domaine de la fabrication additive (impression 3D) ont augmenté huit fois plus vite que l'ensemble des technologies entre 2013 et 2020. 12 % de ces dépôts proviennent d'universités et d'organismes de recherche publics. L'Europe représente 33 % de toutes les familles de brevets internationales liées à l'impression 3D entre 2001 et 2020. La France se place au deuxième rang des pays européens.

Dans son étude intitulée « Fabrication additive : tendances en matière d’innovation », l’OEB révèle qu'entre 2013 et 2020, le nombre de familles de brevets internationales dans les technologies d'impression 3D a augmenté à un taux annuel moyen de 26,3 %, soit près de huit fois plus vite que pour l'ensemble des domaines technologiques combinés au cours de la même période (3,3 %).

Au total, ce sont plus de 50 000 familles de brevets internationaux (FBI) portant sur des technologies d'impression 3D qui ont été déposées dans le monde depuis 2001. Une FBI représente une invention importante pour laquelle les demandes de brevets déposées couvrent au moins deux pays différents.

 

Evolution des familles de brevets internationales I3D

Les entreprises des États-Unis et d'Europe à l'avant-garde

L'Europe et les États-Unis sont en tête de la course à l'innovation en matière d'impression 3D. Les États-Unis occupent la première place, avec 39,8 % de toutes les FBI liées à la fabrication additive entre 2001 et 2020. L'Europe (39 États membres de l'OEB) les talonne avec une part de 32,9 %. Ensemble, ces deux régions captent environ les trois-quarts de l'innovation en impression 3D à l'échelle mondiale.

En Europe, l'Allemagne est nettement en tête, avec 41 % de la part de l'Europe, tandis que la France émerge comme un acteur notable en se plaçant au deuxième rang avec une part de 12 %.

 

Pays d'origine des familles de brevets internationales I3D

Les entreprises américaines, européennes et japonaises figurent toutes parmi les 20 premiers déposants de brevets dans le domaine de la fabrication additive, les trois premiers étant les américaines General Electric, Raytheon Technologies et HP. En Europe, c’est Siemens qui s’impose en se hissant à la quatrième place, avec près de 1 000 FBI.

Top 20 des demandeurs de brevets I3D

Le rôle de la recherche

Les universités et les organismes publics de recherche (OPR) contribuent également de manière significative à l'innovation dans le domaine de l'impression 3D. Environ 12 % des FBI en impression 3D ont été déposées par des universités ou des OPR, soit près du double de leur part habituelle (7 %). Une FBI sur trois concernant le développement de biomatériaux et une sur deux concernant l'impression 3D d'organes et de tissus artificiels proviennent d'une université ou d'un OPR.

Parmi les dix universités, OPR ou hôpitaux en tête, cinq se trouvent aux États-Unis. Deux instituts de recherche français (CNRS et CEA) figurent également dans ce « top 10 ». Mais le leader incontesté est la société allemande Fraunhofer Gesellschaft, avec 221 FBI.

Des bouleversements dans des secteurs industriels de plus en plus variés

Le marché de l'impression 3D s'est considérablement diversifié. Alors qu'auparavant les principaux acteurs étaient surtout des sociétés bien établies, on assiste aujourd'hui à l'émergence de nombreuses start-ups et entreprises spécialisées.

« La fabrication additive élimine les restrictions techniques traditionnelles des processus de production industrielle, réduit les déchets et ouvre la voie à la personnalisation de masse. Il ne s'agit plus d'une technologie de niche, mais d'une technologie qui transforme la fabrication dans un nombre croissant de secteurs industriels. » souligne l’OEB. Et d’énumérer les nouveaux secteurs touchés par cette technologie : les secteurs de la santé, de la médecine et des transports qui, depuis 2010, ont attiré la plupart des applications d'impression 3D. Mais une croissance rapide des applications de fabrication additive a également été observée dans les secteurs de l'outillage, de l'énergie, de la mode, de l'électronique, de la construction et même de l'alimentation.

Au final, le marché de la fabrication additive a connu une forte croissance, les recettes du secteur ayant triplé, passant de 5,7 milliards d’euros en 2016 à 17,09 milliards d'euros en 2022. Selon les projections, le marché pourrait dépasser les 50 milliards de dollars (47 milliards d’euros) d'ici à 2028.

 

 

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