Actronika : une innovation au bout du doigt
Décrivez-nous votre activité en quelques mots ?
Gilles Meyer : Nous histoire débute à l’Institut Pierre-et-Marie Curie, plus précisément dans les laboratoires de l’ISIR (Institut des systèmes intelligents et de robotique). Vincent Hayward, l’un des co-fondateurs, y a développé un actionneur, autrement dit un vibreur capable de reproduire des sensations de toucher réelles. Actronika est née en 2016 de cette innovation majeure dans le domaine haptique*. Nous répondons à un besoin concret d’amélioration de l’expérience utilisateur grâce à l’haptique de haute définition dans des interfaces hommes machines de plus en plus digitales. Nos sensations reproduisent la réalité comme ressentir le vent, la pluie, la grêle ou même le feu dans un environnement de réalité virtuelle. Les débouchés sont aussi très importants pour le secteur automobile, l’aéronautique, la téléphonie, etc. Pourtant très peu d’entreprises se sont lancées dans ce domaine. Nous en sommes aux balbutiements. Nous avons un peu de concurrence aux États-Unis, en Allemagne, etc. Mais nous nous différencions par notre spécificité de haute définition.
Comment est née votre sensibilité aux questions de propriété intellectuelle ?
G. M. : Notre innovation a été brevetée au sein de l’Université et transférée dans notre portefeuille grâce au soutien de la SATT (Société d’accélération du transfert de technologies) Luttech. Nous avons été très tôt sensibilisés à la PI. Il est indispensable de protéger nos avancées technologiques. Nous avons fait petit à petit notre culture PI et avons bénéficié d’une formation à l’INPI. Les équipes de l’institut sont toujours de bons conseils et très réactives. Depuis notre création, nous déposons en moyenne cinq brevets par an. Nous complétons notre portefeuille régulièrement en faisant des choix car il est impossible de protéger sur tous les territoires du fait du coût que cela engendre. Et puis, il peut s’avérer coûteux de mener des procédures de référencement dans certains pays qui appliquent de toutes les façons un protectionnisme peu enclin à laisser certaines technologies aborder leur territoire.
Comment voyez-vous votre développement ?
G. M. : Notre technologie intéresse beaucoup de domaines. Nous devons prendre de nombreux trains en marche, comme celui de la réalité virtuelle pour lequel nous allons créer une entité dédiée au sein d’Actronika. Nous avons décidé de laisser pour le moment l’entonnoir très ouvert, de ne pas faire de choix pour rester une plateforme généraliste et devenir le spécialiste de la création de vibration sur objets.
*Qui concerne le sens du toucher.