Le four solaire ou cuiseur solaire (1878)
La légende veut qu’en 209 av. JC, Archimède permît à Syracuse de repousser une attaque de la flotte romaine en incendiant ses navires grâce à des miroirs réfléchissants. Utiliser l’énergie du soleil pour des usages plus pacifiques, voire domestiques, c’est ce à quoi s’employa le professeur de mathématiques Augustin Mouchot, arguant dès 1860 que « dans le futur on ne trouverait plus de charbon en Europe ».
Après 20 années de recherches, ce physicien expérimentateur présente à l’Exposition universelle de 1878 un appareil de cuisson solaire en forme de réflecteur permettant de cuire 1 kg de pain et de faire mijoter un succulent pot-au-feu. Il teste ce prometteur « insolateur » en Algérie et s’assure, pour le perfectionner, le concours du jeune Centralien Abel Pifre. Mais leur invention tombera dans l’oubli.
En 1949, l’ingénieur-chimiste Félix Trombe a l’idée de récupérer le miroir parabolique utilisé – puis abandonné – par les Allemands comme projecteur anti-aérien. Il démontre les possibles usages du four solaire pour la production de matériaux à de très hautes températures et inaugure en 1971, à Mont-Louis en Cerdagne, ce qui demeure le deuxième plus grand four solaire du monde, d’une puissance de 1 000 kW. Le CNRS y anime aujourd’hui un centre ouvert au public.
Brevet n° 1 BB 126 910, déposé le 11 octobre 1878
Brevet n° 2 144 066, déposé le 29 juin 1971