Hermès : de la selle au carré (1837)
C’est un symbole à part parmi les grands noms du luxe à la française. Quand d’autres misent massivement sur le marketing, Hermès, lui, cultive l’excellence de ses produits. Ainsi qu’un univers unique, emblématique de la marque : celui du cheval.
C’est en 1837 que Thierry Hermès ouvre une manufacture de selles et de harnais. A l’époque, cette industrie est florissante, et le savoir-faire du maître-artisan attire déjà une clientèle élitiste. Lorsque son fils, Charles-Emile, reprend la Maison, il convainc tout autant le gotha, notamment lorsqu’il crée un sac haut à courroies, accueillant l’équipement des cavaliers – l’ancêtre du sac Kelly.
Mais passer ainsi du cheval au cavalier annonce surtout le début d’une extraordinaire diversification. A l’heure où l’automobile devient une concurrente sérieuse et où les transports prennent leur essor, Hermès fait le choix de s’ouvrir à de nouveaux marchés, tout en préservant l’esprit de la marque, et se lance dans la maroquinerie-bagagerie « cousue sellier ». Une diversification qui se poursuivra de génération en génération (parfumerie, bijouterie, prêt-à-porter…), et qui donnera naissance à nombre de produits cultes. A l’instar du célébrissime carré (1937), conçu dans le twill de soie des casaques de jockeys et qui représente aujourd’hui, à lui seul, 60 % du chiffre d’affaires de la marque.
Installée depuis 1878 au 24 rue du Faubourg Saint-Honoré, symbolisée depuis 1946 par le « Duc attelé » d’Alfred de Dreux, la maison a vu se succéder à ses commandes six générations d’Hermès-Dumas – jusqu’à 2006. Avec un succès jamais démenti.
Marque n° 414 203, déposée le 7 septembre 1945