Le scaphandre autonome (1864)

De Nemo à Cousteau... les capitaines amateurs d'exploration sous-marine doivent beaucoup à Rouquayrol et Denayrouze, inventeurs et déposants du premier scaphandre autonome de l'histoire.
L'aventure du scaphandre : quand la réalité dépasse la fiction

De nombreux inventeurs, dont Léonard de Vinci, tentés par l’exploration sous-marine, ont fait progresser la technique des scaphandres au fil des siècles. Mais aucun n’a su résoudre la question de l’autonomie avant le XIXe.

Pour ses Aventures du capitaine Nemo, qui relèvent alors de la science-fiction, Jules Verne s'est inspiré des possibilités ouvertes par un appareil respiratoire révolutionnaire qu'il a repéré à l’exposition universelle de 1867 : le scaphandre autonome de Rouqueyrol et Denayrouze. En 1864, l’ingénieur Benoît Rouquayrol, sous l’impulsion de l’officier de marine Auguste Denayrouze, adapte à la plongée sous-marine un appareil qu’il avait conçu pour les mineurs. Il s’agit d’une réserve d’air comprimé avec deux tuyaux : l’un pour aspirer l’air, l’autre pour le rejeter. Pour réguler le débit, un astucieux système de membrane réagit à l’aspiration des poumons, ouvrant ou fermant un clapet qui délivre le volume d’air nécessaire. Mais l’appareil dispose d’une autonomie malgré tout limitée — une demi-heure à 10 mètres de profondeur — et n’inspire pas confiance aux professionnels qui préfèrent conserver leurs lourdes combinaisons. Il faudra attendre 1943 pour que le commandant Jacques-Yves Cousteau et l’ingénieur Émile Gagnan fassent revivre cette idée et lui donnent toute son ampleur.


Brevet n°1 BB 63606, déposé en 1864