LACTIPS : Nominé Trophées 2015
La start-up Lactips, créée en 2014, valorise un brevet de l’Université de Saint-Etienne portant sur la fabrication de matière plastique à partir de protéines de lait. Cette jeune société rhônalpine de moins de cinq personnes, a été créée par Marie-Hélène Gramatikoff, plasturgiste, et deux associés dont Frédéric Protchazka, l’un des inventeurs du produit. Un plastique biosourcé hydrosoluble, compostable et comestible qui intéresse déjà de grands groupes sur des marchés pouvant représenter à terme des milliards d’euros.
Un plastique tout en un
« Il y a quelques années, Frédéric a dédié tous ses efforts à l’avènement d’un plastique biodégradable et biosourcé. Quand il m’a présenté son innovation, je me suis dit que je ne pouvais pas regarder passer ce train… et j’ai donc décidé de monter dedans ! » résume la déterminée directrice générale de Lactips. Ce plastique à base de protéines de lait présente plusieurs caractéristiques innovantes et hautement valorisables : il est thermoplastique (c’est-à-dire qu’il peut être transformé sur des machines industrielles), soluble dans l’eau (même froide), comestible, biodégradable et compostable dans le jardin. Si on retrouve isolément certaines de ces caractéristiques dans des plastiques concurrents, aucun ne les cumule comme celui de Lactips. Industrielle formée aussi à la direction d’entreprise et plus récemment à la propriété industrielle, Marie-Hélène Gramatikoff a commencé par définir quelles applications et marchés pourraient être intéressés par ces deux, trois, quatre ou cinq caractéristiques réunies. Elle compte par exemple sur la détergence phytosanitaire avec les tablettes pour lave-vaisselle et autres produits qui se dissolvent dans l’eau évitant à l’utilisateur de les toucher. Car si les produits sur le marché se dissolvent déjà, ils ne sont pas biodégradables : on retrouve donc leurs traces dans l’eau et dans les nappes phréatiques. Lactips vise aussi les emballages de produits phytosanitaires agricoles ou pour le jardin. L’industrie agroalimentaire pourrait bien suivre selon les prévisions de l’ambitieuse Marie-Hélène Gramatikoff. En attendant, la jeune start-up est en train de boucler une levée de fonds qui va lui permettre de lancer une chaîne de production en 2016 et signer ses premiers contrats…
L’innovation pour règle de conduite
Si Lactips s’est lancée grâce à une licence exclusive du brevet de l’Université stéphanoise, la start-up prévoit déjà d’autres applications brevetables : « Je place l’innovation, ses stratégies et la propriété intellectuelle qui va avec au cœur de notre société » résume Marie-Hélène Gramatikoff. Sa définition de l’innovation ? « Une arme de développement du business ».