• Vous avez été récompensés en 2002, que s’est-il passé depuis ? Quels ont été les faits marquants pour SILAB ?

Brigitte Closs-Gonthier : En près de 20 ans, SILAB a beaucoup évolué, on pourrait presque dire que la société que nous connaissons aujourd’hui n’a plus rien à voir avec celle qu’elle était en 2002.

Notre chiffre d’affaires est passé de 10 millions d’euros à plus de 50 millions d’euros cette année. L’entreprise compte 320 salariés, contre 50 à l’époque et une trentaine d’embauches sont prévues l’année prochaine.

En plus de notre activité SILAB Cosmetics, spécialisée dans la cosmétique beauté, nous développons depuis 2009 un deuxième secteur : SILAB Softcare, spécialisé dans la cosmétique santé, pour apporter des solutions aux peaux fragilisées, compromises et sujettes à des problématiques telles que l’eczéma, l’acné, le psoriasis, etc.
 

Xavier Gaillard : Notre portefeuille de matières premières naturelles s’est par ailleurs élargi. Nous ne travaillons plus uniquement sur le végétal mais aussi à partir de micro-organismes : levures, bactéries, micro-algues … Ce secteur, qui n’existait pas en 2002 chez SILAB, est en pleine croissance et représente 20 % de notre chiffre d’affaires.

Nous avons également développé des technologies qui permettent de présenter nos actifs sous forme de poudre sans conservateurs et maîtrisons les techniques d’extraction et de purification nous permettant d’obtenir des molécules purifiées.

Toutes ces évolutions et développements ont été rendus possibles car une chose n’a pas changé depuis 2002 chez SILAB : la place accordée à la recherche et à l’innovation.

Près de 110 personnes travaillent dans notre département Recherche & Développement (R&D), soit 1/3 de la société, une proportion identique à celle d’il y a 20 ans. Et 20 % de notre chiffre d’affaires est réinvesti en R&D tous les ans. Nous sommes une société d’innovation et la recherche en est le moteur.

• Pouvez-vous nous parler de votre stratégie d’innovation et de propriété industrielle aujourd’hui ? A-t-elle évolué depuis 2002 ?

B. C-G. : Notre stratégie en matière d’innovation n’a pas beaucoup changé depuis 2002 : elle reste une priorité. L’innovation est le moteur de notre croissance, de notre développement, c’est ce qui nous permet d’exister.

Notre stratégie consiste à réaliser une veille permanente des dernières avancées scientifiques et technologiques et de transformer les nouveaux concepts identifiés en produits commercialisables. Nous proposons ainsi des solutions novatrices, en amont des demandes et qui surprennent nos clients.                                                                                            

Toutes nos innovations sont systématiquement protégées par des titres de propriété industrielle, notamment des brevets. 

2 % de notre chiffre d’affaires est investi en propriété industrielle et nous avons aujourd’hui un portefeuille de 317 brevets, tous au nom de SILAB. Nous déposons des titres en France, mais également en Europe et dans le monde entier.

Cette stratégie d’innovation et de propriété industrielle nous aide à nous développer, au niveau national et à l’export. Nos partenaires et clients ont confiance en nos produits. Elle nous permet par ailleurs d’être indépendants et nous sommes persuadés que l’indépendance est la clé de la performance.
 

• Lors de l’édition 2021 des Trophées à l’automne, nous allons récompenser des entreprises prometteuses, avez-vous un conseil à leur donner concernant la propriété industrielle ?

X. G. : Il faut croire en la recherche et en l’innovation, mais toujours garder à l’esprit que l’innovation doit se transformer, avoir une application. Tous les produits issus de votre recherche doivent avoir vocation à être commercialisés. Ainsi, vous générerez du chiffre d’affaires, que vous réinvestirez dans la recherche, pour innover à nouveau.

Notre deuxième conseil  - c’est une conviction personnelle - serait de rester indépendant le plus longtemps possible. Réaliser une levée de fonds comme le projettent de nombreuses start-up n’est pas une fin en soi, il vaut souvent mieux compter sur ses propres ressources pour financer une croissance soutenable.