Plus d’un jeune européen sur deux évite les sources illégales de contenu numérique
87 % des jeunes de 15 à 24 ans issus des 28 pays membres de l’Union européenne déclarent avoir vérifié au moins une fois au cours des 12 derniers mois si une source était légale ou illégale lors de l’accès à des contenus numériques ou à l’occasion de l’achat de biens physiques.
La vérification consiste à rechercher sur Internet des avis, commentaires ou opinions (58 %), à contrôler la fiabilité du propriétaire du site (31 %) et à poser des questions aux amis (26 %) et aux parents ou proches (19 %).
Plus de la moitié des jeunes (55 %) affirment être capables d’identifier les sources illégales de contenu numérique. En revanche, seulement 39 % d’entre eux se sentent en mesure d’identifier des sources illégales de biens physiques.
La consommation de contenus numériques
51 % des jeunes déclarent ne pas avoir utilisé, lu, téléchargé ou diffusé des contenus numériques provenant de sources illégales au cours des 12 derniers mois, contre 40 % en 2016, lors de la précédente étude menée par l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO). L’étude révèle par ailleurs une diminution de la part de jeunes qui utilisent intentionnellement des sources illégales de contenu numérique : 21 % en 2019, contre 25 % en 2016.
En France, bien que la proportion de jeunes ayant volontairement accédé à des contenus numériques à partir de sources illégales est supérieure à la moyenne (24 %), elle a baissé de 10 points en 3 ans.
Parmi les jeunes qui utilisent intentionnellement des sources illégales pour accéder à des contenus numériques, 79 % le font pour télécharger ou diffuser des films et des séries, et 39 % pour de la musique. On observe par ailleurs une baisse de 17 points depuis 2016 du nombre de jeunes qui déclarent utiliser des sources illégales pour accéder à la musique (56 % en 2016), et de 6 points pour accéder à des films ou des séries (85 % en 2016).
Cette réduction pourrait être liée à l'offre légale croissante d'abonnements à des services proposant des contenus numériques. En effet, l’idée de souscrire à un abonnement payant pour accéder à du contenu numérique a gagné du terrain : 22 % des jeunes interrogés déclarent être prêts à payer pour de tels services s'ils sont abordables, soit une hausse de 9 points par rapport à 2016.
Plus de la moitié des jeunes (59 %) affirment néanmoins que la raison principale pour laquelle ils utilisent intentionnellement des sources illégales est la gratuité. Mais la qualité et la sécurité de l’offre en ligne sont pour les jeunes des facteurs aussi importants que le prix au moment de choisir des contenus numériques.
L'achat de biens physiques
Une très grande majorité des jeunes européens (94 %) a acheté des produits en ligne au cours des 12 derniers mois. Dans l’ensemble, on constate une augmentation des achats de produits de contrefaçon depuis 2016 : la proportion est passée de 22 % à 25 %, dont 13 % délibérément et 12 % involontairement.
La France est légèrement en dessous de la moyenne européenne, avec 10 % de jeunes qui déclarent avoir intentionnellement acheté des produits de contrefaçon, un chiffre en baisse puisqu’il était de 11 % en 2016.
Les vêtements, les accessoires et les chaussures sont les produits de contrefaçon les plus achetés en ligne par les jeunes.
Comme c'est le cas pour le contenu numérique, les principaux facteurs que les jeunes prennent en considération lors de l’achat de produits en ligne sont la qualité du produit (62 %) et la sécurité des méthodes de paiement (61 %).
Ce qui retient les jeunes de télécharger illégalement des contenus ou d’acheter de la contrefaçon en ligne
L’étude de l’EUIPO révèle que, lorsqu’ils perçoivent un risque pour leur sécurité personnelle, les jeunes y réfléchissent à deux fois avant d’utiliser des sources illégales de contenu numérique ou d’acheter des produits de contrefaçon. Le risque que leurs données de carte bancaire soient volées ou que des virus infectent leurs appareils personnels sont les principales raisons soulevées par ces derniers.
On observe par ailleurs que les jeunes sont de plus en plus convaincus par des arguments « moraux » : plus de la moitié considèrent que le piratage et les produits de contrefaçon, ne sont « pas cool », craignent que « les artistes ou créateurs et l’équipe qui les soutient puissent en souffrir » et regrettent que « les produits de contrefaçon puissent nuire à l’environnement ».
Une offre plus abordable de produits originaux, une mauvaise expérience ou le risque de sanction empêcherait également les jeunes d’acheter des produits de contrefaçon.