La dentelle de Calais-Caudry homologuée indication géographique

25/01/2024
L’INPI homologue l’indication géographique « dentelle de Calais-Caudry » ce 26 janvier, date de publication au Journal officiel. Il s’agit de la 17ème indication géographique artisanale et industrielle homologuée depuis l’entrée en vigueur du dispositif.
DENTELLE Jean Bracq
DENTELLE Jean Bracq
DENTELLE Jean Bracq
DENTELLE Jean Bracq
Ecaillage de la dentelle © association IG dentelle de Calais-Caudry
Ecaillage de la dentelle © association IG dentelle de Calais-Caudry
La visiteuse inspecte la dentelle © E Breitbart
La visiteuse inspecte la dentelle © E Breitbart
Métiers Leavers - © association IG dentelle de Calais-Caudry
Métiers Leavers - © association IG dentelle de Calais-Caudry
Remplissage des bobines de fils © E Breitbart
Remplissage des bobines de fils © E Breitbart

La « dentelle de Calais-Caudry » est désormais homologuée Indication Géographique par l'INPI, portant ainsi à 17 le nombre d’indications géographiques depuis l’entrée en vigueur du dispositif.

Autre fait marquant, il s’agit de la première indication géographique pour la région Hauts-de-France !

« Félicitations aux denteliers de Calais et de Caudry pour l'obtention de cette indication géographique. La dentelle de Calais-Caudry fait partie des produits emblématiques de l'artisanat français identifiés dès la mise en place du dispositif comme éligibles à une telle reconnaissance. Attendue de longue date par tous, cette homologation concrétise ainsi les efforts et la persévérance des acteurs de la filière. Dans un secteur où la contrefaçon représente un réel manque à gagner, je suis convaincu que cette indication géographique protègera le savoir-faire historique et de grande qualité de ces artisans », souligne Pascal Faure, Directeur général de l’INPI.

L’indication géographique « dentelle de Calais-Caudry » couvre toutes les formes de dentelles (bandes, galons, volants, etc.). Toutes les opérations de fabrication de la dentelle et de préparation des fils doivent être réalisées dans les départements du Pas-de-Calais et du Nord.

Huit entreprises sont concernées par cette homologation. Elles représentent 400 emplois et un chiffre d'affaires d’environ 19 millions d'euros.

L’association « IG dentelle de Calais-Caudry » est l’organisme en charge de la défense et de la gestion de l’indication géographique éponyme.
 

LA DENTELLE DE CALAIS-CAUDRY

La dentelle de Calais-Caudry est fabriquée dans le nord de la France depuis 200 ans, selon un savoir-faire précis. Elle est obtenue grâce à un procédé de fabrication ancestral qui consiste à tisser les fils exclusivement sur un métier Leavers - du nom de son inventeur. Ces machines de fonte et d’acier sont arrivées d’Angleterre vers 1816.  Elles permettent de produire des dentelles à la fois fines et solides, et se distinguent ainsi des dentelles dites « tricotées ».

Grâce à ces évolutions techniques, l’industrie de la dentelle s’est développée à Calais puis à Caudry, dès le début du 19e siècle. Calais devient alors la capitale de la dentelle, plus spécifiquement pour la lingerie, tandis que Caudry se spécialise dans la fabrication de dentelles pour robes. Aujourd’hui, ce bassin concentre 70 % des métiers Leavers existants encore dans le monde.  

La dentelle de Calais-Caudry est aussi un emblème du luxe français : très appréciée par les grandes maisons de couture, elle permet des réalisations de grande qualité, particulièrement élégantes. Début septembre, elle a connu un coup de projecteur mondial lorsque la chanteuse Beyoncé a arboré une robe noire confectionnée en dentelle de Calais-Caudry pour l’ouverture de l’un de ses concerts.

 

17 INDICATIONS GEOGRAPHIQUES HOMOLOGUEES PAR L’INPI

Le siège de Liffol (décembre 2016), le granit de Bretagne (janvier 2017), la porcelaine de Limoges (décembre 2017), la pierre de Bourgogne (juin 2018), le grenat de Perpignan (novembre 2018), le tapis d’Aubusson (décembre 2018), la tapisserie d’Aubusson (décembre 2018), la charentaise de Charente-Périgord (mars 2019), les pierres marbrières de Rhône-Alpes (novembre 2019), l’absolue Pays de Grasse (novembre 2020), le linge basque (novembre 2020) la pierre d’Arudy (novembre 2020), les poteries d’Alsace Soufflenheim/Betschdorf (mars 2022), le couteau Laguiole (septembre 2022), les argiles du Velay (octobre 2023), la pierre du Midi (octobre 2023) et la dentelle de Calais-Caudry (janvier 2024).

Carte de France des IG (janvier 2024)
EN SAVOIR PLUS SUR LES INDICATIONS GEOGRAPHIQUES

Une indication géographique distingue un produit originaire d’une zone géographique déterminée et qui possède des qualités, une notoriété ou des caractéristiques liées à ce lieu d’origine. Elle protège le nom dudit produit des contrefaçons et autres copies.

Ses caractéristiques sont spécifiées dans un cahier des charges, rédigé par l’organisme qui porte la demande d’indication géographique. La procédure d’homologation est instruite par l’INPI. Le cahier des charges doit décrire en quoi un produit est spécifique à un territoire. Il doit répondre aux douze points prévus par la loi (délimitation géographique, description du processus, représentativité de l’organisme de défense, etc.). Les entreprises et artisans concernés par la demande doivent donc se mettre d’accord sur ce qu’ils souhaitent protéger.

Une enquête publique, portant sur le contenu du cahier des charges, est ouverte par l’INPI à la suite de la demande d’homologation d’une indication géographique. Cette enquête dure deux mois et chacun (particulier, entreprise, collectivité…) peut y participer. A l’issue de cette période, l’INPI rédige une synthèse de l’enquête publique, qui est soumise à l’organisme qui porte la demande d’indication géographique. Le cahier des charges peut être amené à être modifié en conséquence. La décision d’homologation ou de rejet de la demande est ensuite rendue par l’INPI.

Seuls une association ou un syndicat professionnel, regroupant de manière représentative les opérateurs concernés (artisans ou entreprises), peuvent déposer une demande d’homologation. C’est ce collectif qui se voit déléguer la défense et la gestion de l’indication géographique.

Chaque opérateur souhaitant pouvoir en bénéficier doit être audité par un organisme externe, accrédité officiellement. Il est ensuite régulièrement contrôlé, pour vérifier qu’il respecte toujours le cahier des charges. Les modalités de ces audits, fréquence et critères notamment, sont décrites dans le cahier des charges.

Seule la présence du logo officiel « indication géographique » garantit l’authenticité d’un produit.

Le dépôt d’une indication géographique coûte 350 € et se fait sur le site www.inpi.fr rubrique « démarches en ligne ».

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