Sport et contrefaçon en Europe : l’EUIPO dresse un état des lieux
Des contenus sportifs illégaux
Alors qu’Européennes et Européens s’apprêtent à suivre la retransmission des plus grands événements sportifs de l’année, des millions d’entre eux envisagent encore de le faire illégalement.
D’après une étude de l’EUIPO consacrée à la perception, à la sensibilisation et au comportement des citoyens de l’Union, 12 % des personnes interrogées ont déjà accédé à des contenus provenant de sources illégales ou ont déjà eu recours à leur diffusion en continu pour regarder du sport.
Une autre étude de l’EUIPO, sur les atteintes en ligne au droit d’auteur, nous apprend que la diffusion en continu constitue la méthode la plus répandue pour accéder à des contenus télévisuels illicites : 58 % du piratage dans l’UE passe par la diffusion en continu et 32 % par le téléchargement.
Dans notre pays, ce sont 11 % de nos concitoyens qui accèdent à des contenus provenant de sources en ligne illégales pour regarder du sport. Un phénomène qui touche largement les jeunes générations puisque parmi ces personnes, 25 % sont âgées de 15 à 24 ans.
Des articles de sport contrefaisants… et dangereux
Au niveau européen, l’EUIPO évalue à 851 millions d’euros par an le préjudice financier causé par la contrefaçon des articles de sport. Ce sont la France, mais aussi l’Autriche et les Pays-Bas qui subissent les pertes les plus élevées, de l’ordre de centaines de millions d’euros pour chacun de ces pays.
Outre les pertes de recettes et la destruction d’emplois, comme en témoigne une autre étude récente de l’EUIPO, les entreprises pâtissent également d’une perte de renommée de leurs marques du fait de la circulation de copies de moindre qualité. En parallèle, on observe ainsi une hausse du scepticisme quant au bien-fondé d’investir dans l’innovation.
Mais, en matière de sport, les plus jeunes semblent peu sensibles aux conséquences économiques et sociales pourtant très graves qui découlent de la contrefaçon. Ainsi, 9 % des jeunes Français âgés de 15 à 24 ans interrogés par l’EUIPO avaient déjà acheté sciemment des contrefaçons d’articles de sport en ligne.
Pourtant, les produits de contrefaçon présentent également de graves risques pour la santé des consommateurs. Comme l’indique une étude de l’EUIPO et de l’OCDE sur les produits dangereux, les articles de sport contrefaits peuvent se détériorer à des moments critiques et contenir également des substances toxiques ou dangereuses.
Les Français, la contrefaçon et le sport
Pour rappel, un sondage relatif aux rapports qu’entretiennent les Français avec la contrefaçon et ses dangers, mené par l’IFOP sous la commandite de l’INPI et de l’Union des fabricants pour la protection internationale de la propriété intellectuelle (Unifab) a été publié en décembre 2023. On y retrouve de nombreuses informations chiffrées sur le sport et la contrefaçon.
L’EUIPO est l’une des plus grandes agences décentralisées de l’UE, implantée à Alicante (Espagne). L’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle, qui célèbre son 30e anniversaire en 2024, est responsable de l’enregistrement des marques de l’Union européenne depuis 1994 et des dessins et modèles depuis 2003, deux droits de propriété intellectuelle qui couvrent les 27 États membres de l’Union européenne.
En 2023, un autre droit de propriété intellectuelle, la protection des indications géographiques artisanales et industrielles, a été ajouté aux compétences de l’Office. L’EUIPO mène également des activités de coopération à l’échelle européenne et internationale afin de créer des conditions de concurrence équitables dans le monde de la propriété intellectuelle et accueille l’Observatoire européen des atteintes aux droits de propriété intellectuelle.