• Pouvez-vous évoquer la genèse de votre entreprise ?

Bruno Bouygues : GYS a été créée en 1964 par la famille Stéphany, avec comme premier objectif la fabrication de transformateurs, puis plus tardivement la fabrication de chargeurs de batteries et de matériel de soudage. 

Mon père, Nicolas, a repris cette entreprise il y a un peu plus de 25 ans, et nous la dirigeons ensemble aujourd’hui. 

Notre entreprise, tout en restant une entreprise familiale, est progressivement devenue un des leaders mondiaux dans ses trois métiers : matériel de soudage/coupage manuel et mécanisé, charge de batteries et machines de réparation de voiture.

• Qu’est-ce qui rend vos méthodes d’innovation performantes et inspirantes ? 

B.B. : GYS a la particularité d’être verticalement intégrée en production, c’est-à-dire que nous fabriquons l’ensemble de nos semi-ouvrés¹  en interne. 

Cette caractéristique nous permet de modifier et d’améliorer nos produits très rapidement. Si nous avons, de temps en temps, des projets de recherche et développement (R&D) de rupture, je dois vous confier que chez GYS, nous avons une philosophie d’innovation très incrémentale, dans laquelle nous reconcevons nos produits régulièrement en fonction des nouvelles demandes de nos clients.

• Parlons « propriété industrielle » : quelle stratégie menez-vous en la matière et quelles sont les raisons de son succès ?

B.B. : GYS fabrique et vend ses produits dans 132 pays. Nous nous battons face à de nombreux confrères qui, eux aussi, ont la capacité d’innover. Notre stratégie de propriété industrielle repose donc sur le dépôt régulier de brevets, ce qui nous permet de nous protéger et de bien préparer notre avenir face à la concurrence.

• De quelle façon l’INPI vous aide-t-il au quotidien ? Quel(s) service(s) proposé(s) par l’Institut avez-vous utilisé(s) ? 

B.B. : L’INPI nous a proposé un audit pour évaluer notre politique de propriété industrielle, grâce à différents ateliers de coaching dans le cadre de la Master Class PI. Ces ateliers ont permis à notre bureau d’études d’être plus précis dans la veille technologique et la recherche d’antériorités, avec l’aide des bases de données de l’INPI. En matière de marques, cela nous a également permis de mieux comprendre le processus de dépôt.

• En 4 ans, GYS a doublé son chiffre d'affaires, passant de 70 millions d'euros en 2019 à 135 millions d’euros en 2023. Le groupe poursuit aujourd'hui son développement à l'international et ses investissements. Comment accompagnez-vous cette stratégie de croissance en termes de R&D ?

B.B. : Si GYS est le seul et dernier fabricant dans son domaine en France, c’est notamment parce que l’innovation est au cœur de l’ADN de l’entreprise, que ce soit dans ses produits, mais aussi dans ses processus de fabrication. 

Comme dans beaucoup de produits du quotidien, l’électronique, les logiciels et la connectivité sont arrivés en force dans notre industrie et, pour y faire face, nous avons dû beaucoup investir dans des compétences nouvelles ces dernières années. Je pense que le centre de R&D a doublé en 5 ans et devrait redoubler dans les 10 prochaines années.

• Qu’est-ce qui vous motive, vous et vos équipes, au quotidien ?

B.B. : Nous sommes très sollicités par nos clients dans le monde entier pour leur apporter des machines et solutions nouvelles afin de faire face aux problèmes nouveaux qu’ils rencontrent. C’est cette recherche d’innovation, dans un cadre de performance quotidienne, qui est très stimulante et qui – je crois – motive toutes les équipes.

• Trois mots pour donner envie au jury de vous désigner lauréat ?

B.B. : Investir, futur, gagnant ! 

_{1:   Il s’agit des produits qui ont subi une transformation, mais doivent encore en subir d'autres avant leur commercialisation.}