• Pouvez-vous évoquer la genèse de votre entreprise ?

Jean-Marc Gendre : Quantel Medical est née en 1993, avec l’acquisition par le groupe Quantel de Biovision, un expert de la technologie laser. Dès le début, elle est un acteur du secteur de l’ophtalmologie spécialisé dans le diagnostic et le traitement.

La dynamique de croissance s’est ensuite poursuivie, et en 2017, le groupe Quantel a fusionné avec le groupe Keopsys pour former Lumibird, élargissant ainsi son champ d'action. 

Cette nouvelle étape a été suivie par des innovations notables, telles que le lancement en 2018 d'une gamme de produits dédiée à la sécheresse oculaire et à l’imagerie interventionnelle. Cette année-là, Quantel Medical a franchi également les frontières en ouvrant une filiale en Pologne.

Notre expansion internationale s’est renforcée, en 2019, avec l’acquisition d’Optotek Medical en Slovénie, puis avec la création de la division Lumibird Medical en 2020, intégrant la société australienne Ellex. L’année suivante, l’entreprise a continué d’élargir son réseau avec la création de Lumibird Medical Nordics, desservant la Suède, la Finlande et la Norvège. En 2022, elle a renforcé sa présence sur le marché asiatique avec l'établissement de Lumibird Medical India.

À travers ces étapes, Quantel Medical a démontré son engagement à innover et à s’adapter pour répondre aux défis de la médecine moderne, tout en restant fidèle à sa mission d’améliorer la qualité des soins.

 

• Qu’est-ce qui rend vos méthodes d’innovation performantes et inspirantes ?

J.M.G. : D’une part, nous menons des activités de développement sur les nouveaux produits destinés à être sur le marché à un horizon de 1 à 3 ans. Nos équipes recherche et développement (R&D), marketing, qualité-réglementaire, cliniques et industrielles travaillent en fortes interactions entre elles, pour s’assurer d’avoir un produit parfaitement adapté au marché et aux exigences réglementaires du médical. 
 

D’autre part, nous avons aussi une équipe plus orientée « recherche » qui collabore avec des universités et des hôpitaux. 

Cela nous permet de construire une road map technologique qui nous offre une vision plus lointaine, sur plus de cinq ans.
 

Enfin, nous avons mis en place des méthodes agiles, à la fois pour les développements hardware et logiciels. Assez rapidement, nous mettons à disposition des médecins des prototypes, afin qu’ils nous apportent leurs retours sur les fonctionnalités, l’ergonomie, les avantages attendus par leurs patients. Les développements techniques et cliniques sont très imbriqués dans la société, ce qui constitue une source d’innovation, mais aussi de motivation importante pour les équipes.

 

• Parlons propriété industrielle : quelle stratégie menez-vous en la matière et quelles sont les raisons de son succès ?

J.M.G. : Le secteur de la santé est très exigeant en termes de propriété industrielle et nous avons à la fois une veille brevets active au sein du département R&D, mais aussi en lien avec notre conseil en propriété industrielle. Avant de lancer un développement et pendant son exécution, nous suivons attentivement les évolutions technologiques, les produits et les brevets de la concurrence.
 

Nous avons également une politique de marques dynamique. Elles sont déposées dans de nombreux pays, de façon à construire notre renommée et à sécuriser nos parts de marché. La société est maintenant connue mondialement dans le secteur de l’ophtalmologie et notre stratégie PI nous a permis de bâtir de solides fondations !

• De quelle façon l’INPI vous aide-t-il au quotidien ? Quel(s) service(s) proposé(s) par l’Institut avez-vous utilisé(s) ?

J.M.G. : Plusieurs ingénieurs R&D ont assisté à la Master Class PI animée par l’INPI à Lyon, ce qui s’est révélé particulièrement utile. 

Nous échangeons assez régulièrement avec les chargés d’affaires INPI, que ce soit sur les bonnes pratiques, pour obtenir des conseils de leur part, ou être mis en relation avec la personne idoine pour un problème juridique spécifique.

• En 2023, votre projet HoloDoppler a été sélectionné dans le cadre du volet Santé de France 2030, obtenant ainsi une aide d'un montant de 2,8 millions d’euros (60 % du projet) qui devrait permettre d'accélérer la commercialisation de cette technologie. Quelle sera la prochaine étape ? ? Quantel Medical visera-t-elle d'autres marchés que celui des dispositifs médicaux de la rétine ?

J.M.G. : Le projet HoloDoppler est en effet un projet structurant dans le secteur de l’imagerie médicale. Il nous permet de renforcer notre collaboration avec des instituts de recherche académique, des hôpitaux et des cliniques privées.

Nous sommes aujourd’hui un acteur majeur mondial pour le diagnostic, le traitement des maladies de la cécité (glaucome, rétinopathie diabétique, etc.) et nous cherchons effectivement à nous adresser à d’autres secteurs de la santé. 

Notre capacité d’innovation et la flexibilité de notre organisation R&D, mais aussi réglementaire et industrielle, nous permettent de nous adapter à d’autres marchés médicaux. 

Nous souhaitons ainsi, à termes, proposer des lasers de toute nouvelle génération pour des traitements en oncologie et en chirurgie.

• Qu’est-ce qui vous motive, vous et vos équipes, au quotidien ?

J.M.G. : Le patient s’inscrit au cœur de nos activités : permettre de soigner des personnes atteintes de maladies visuelles graves est bien sûr une source de motivation très importante pour nous tous.

Au-delà de cette évidence, l’innovation technologique et la satisfaction de nos clients (médecins, hôpitaux) sont également des moteurs qui nous animent au quotidien.

• Trois mots pour donner envie au jury de vous désigner lauréat ?

J.M.G. : Innovation, patience et excellence !