Un trésor INPI classé au registre Mémoire du Monde par l’UNESCO
Lundi 19 septembre, l’UNESCO rendait hommage à Edouard-Léon Scott de Martinville, typographe français, inventeur des premiers enregistrements sonores de la voix lors d’une cérémonie qui se déroulait à la Société d'Encouragement pour l'Industrie Nationale (SEIN).
Dès les années 1850, la SEIN soutenait les travaux de recherches d’Edouard-Léon Scott de Martinville en finançant l’inscription de son phonautographe aux registres des brevets de l’INPI.
La restitution sonore de ces enregistrements, réalisés entre 1853 et 1860, a été rendue possible grâce aux travaux effectués par les historiens de quatre institutions françaises (l’INPI, la SEIN, l’Institut de France et l’Académie de France) et de deux historiens américains, Patrick Feaster et David Giovannoni, de l’Association for Recorded Sound Collections. Elle a permis d’entendre très distinctement une voix chantant « Au clair de la lune ».
« La vraie mémoire audio du monde commence ici à Paris » a déclaré David Giovannoni en ouverture de la commémoration. A l’époque, la capture de bruits fugaces constituait une véritable rupture technologique. Edouard-Léon Scott de Martinville a réussi le premier à capter les sons en les fixant sur le papier via des courbes représentant des ondes sonores. ».
« En 2007, David Giovannoni est venu consulter le brevet n° 31 470 déposé par Léon Scott de Martinville le 23 mars 1857 pour un procédé au moyen duquel on peut écrire et dessiner par le son, multiplier graphiquement les résultats obtenus et en faire des applications industrielles » a remémoré Philippe Cadre, directeur de la propriété industrielle à l’INPI. « La numérisation en très haute définition des tracés sur feuille de papier noircies à la fumée, contenus dans le dossier de brevet, qui en a suivi, a permis à son équipe de convertir ces enregistrements primitifs en sons. »
L’UNESCO a ainsi remis les certificats d’inscription au registre « Mémoire du Monde » aux quatre institutions présentes. Ce programme a pour objectif de promouvoir la conservation des collections d’archives et de bibliothèques d’intérêt universel et leur assure une promotion la plus large possible.
En clôture de cette cérémonie, une cantatrice accompagnée au piano a fait une démonstration du phonautographe autour du thème… « Au clair de la lune ».
L’INPI protège les innovations de demain mais n’oublie pas celles d’hier. « Nos collections brevet constituent 80 % de toute l’information scientifique et technique mondiale » a rappelé Philippe Cadre. Depuis la fin du 18ème siècle, l’Institut détient la mémoire de l'innovation en France, avec toutes les marques depuis 1858, des dessins et modèles depuis 1910 et des brevets d'invention depuis 1791. Un gisement qui constitue encore une source permanente d'inspiration pour l'innovation.