Conté ou l'art du crayon (1795)
Très jeune, Nicolas-Jacques Conté rencontre un vif succès en réalisant des portraits de notables de sa Normandie natale. Cet esprit brillant et ouvert étudie la physique, la mécanique et conçoit ses premières inventions. Puis il s’installe à Paris, où il vit de sa peinture dans l'entourage du duc d'Orléans et rencontre les milieux scientifiques. En 1793, il est appelé par le Comité de salut public afin de participer à une commission de savants chargée d’améliorer le gonflement des aérostats, et il participe, à la même époque, à la création du Conservatoire des arts et métiers.
Le blocus économique, auquel la France est soumise en 1794, entraîne une pénurie de crayons : le graphite servant à la fabrication des mines est en effet importé d’Angleterre. Chargé de trouver une solution, Conté imagine en quelques jours un mélange de graphite et d’argile, cuit et enfermé dans deux demi-cylindres de bois de cèdre.
Se laissant convaincre par ses amis, il dépose un brevet le 3 janvier 1795. En moins d’un an, il industrialise son invention en créant la manufacture qui porte son nom. Son procédé bouleverse la production européenne, puis mondiale de crayons. Le nom de l’inventeur désigne bientôt le produit lui-même.
Brevet n° 1 BA 12 531, déposé le 3 janvier 1795