Le ski signé Rossignol (1942)
Le recours à des planches de bois fixées aux pieds par des lanières de peau est attesté dès 4 000 avant J.-C, grâce aux skis fossiles exhumés des tourbières scandinaves. Dans les régions arctiques, durant des siècles, chacun « bidouille » ses skis avec le bois qu’il a sous la main.
En France, le ski ne fait son apparition qu’à l’aube du XXe siècle, par voie militaire. Jusqu’après la Seconde Guerre mondiale, sa fabrication reste une affaire de menuisiers et d’ingénieux bricoleurs. Comme Abel Rossignol, à la tête d’une petite fabrique d’articles de bois de Voiron, qui construit sa première paire en bois massif dès 1907. En 1942, en déposant le brevet du ski contrecollé Olympique 41, Rossignol jette les bases du ski de loisir et de compétition. Et les prémisses d’une lutte fratricide avec son concurrent Salomon, d’Annecy, auquel on doit l’invention de la fixation sans câble (en 1966) et celle de la chaussure de ski à entrée arrière (en 1979). Entre-temps, Rossignol aura conforté la suprématie de la France sur le marché mondial du ski et sa propre position de leader avec l’Allais 60 (1960), un ski bois-métal, puis le Strato (1964), premier ski en fibre de verre.
Le matériel de ski bénéficiera du spectaculaire essor des matériaux. De l’émulation créée par la compétition. Mais aussi du succès des sports d’hiver, durant les années 1970… pour décliner ensuite. Actuellement, il ne se vend plus que 3,5 millions de paires de ski par an. Contre 11 millions en 1979.
Brevet 888077, déposé le 18 mars 1942