LE PRIEURÉ
Chez les Lamé on est agriculteurs – et innovateurs – de père en fils ! Le père diversifie déjà l’exploitation céréalière en 1987 avec une activité d’horticulture dédiée au gazon en rouleau, utilisé par exemple pour les stades de foot. Avant de rejoindre l’entreprise familiale en 1994, Raphaël Lamé, son fils, fait des études de commerce avec en tête l’idée de trouver encore de nouveaux débouchés. C’est ainsi que Le Prieuré se lance dès 1992 dans les toitures végétalisées, concept fraîchement débarqué d’Allemagne. Il ne cessera d’y croire et de perfectionner ses produits sur un marché pourtant fluctuant.
Tirer le marché vers le haut
Le marché français met en effet très longtemps à se développer. Raphaël Lamé tient le coup grâce à son activité de céréalier qui lui permet de vivre et de présenter des garanties aux banquiers.
La mouvance du développement durable dans le bâtiment commence à prendre au début des années 2000 jusqu’à la vraie étincelle en 2003 avec la mise en place de la norme HQE – Haute Qualité Environnementale. Le marché décolle alors brutalement en 2005 et suit une croissance exponentielle pendant cinq ans : on passe d’une surface de 50 000 m2 annuels à 1 million de m2 en 2010 ! Le principal argument est alors écologique : l’extension des villes conjuguée à des épisodes pluvieux de plus en plus forts et fréquents rendent les débordements d’eau critiques. Or, les toitures végétalisées peuvent faire fonction d’éponge. Malheureusement pour l’entreprise Loire-et-chérienne, la mouvance passe, des concurrents proposant des solutions bas-de-gamme arrivent et le marché s’essouffle. De plus, les toits végétalisés saturés ne peuvent pas retenir l’eau en trop.
Plus d’un aurait renoncé mais notre entrepreneur passionné d’innovation continue au contraire à investir pour améliorer ses produits : avec HYDROPACK d’abord, un procédé de végétalisation tout-en-un breveté qui révolutionne le marché et plus récemment avec HydroVentiv, un système de toiture hydroactive connectée. Avec leur système de sous-bac et leur dimension connectée et pilotable, ces toits apportent une réponse au problème de débordement. Ils répondent également aux nouvelles exigences et attentes du marché : préservation de la biodiversité, isolation du bâtiment l’été, particulièrement dans les grandes villes, et dépollution intérieure et extérieure.
Enfin, la dimension esthétique est de plus en plus valorisée. Le Prieuré a ainsi fait dessiner – sous forme de cactus – le capteur des toitures et l’interface de gestion sur tablette. On ne s’étonnera pas que l’entreprise comptabilise 12 brevets et 4 marques. L’ambitieux PDG a également ouvert une filiale aux Etats-Unis : « un marché encore vierge avec tout à faire ».
L’innovation pour seconde nature
Raphaël Lamé est fier d’avoir fait de l’innovation le cœur battant de Le Prieuré : « C’est dans mes gênes, j’ai baigné dans la culture de l’innovation, j’ai toujours été attiré par ça ». Quel type d’innovation lui demande-t-on ? « Mon dada, c’est plutôt les innovations de rupture : c’est-à-dire imaginer les marché de demain ».