Sessùn : le prêt-à-porter French Touch
> Pouvez-vous nous présenter votre activité en quelques mots ?
Emma François Grasset : Sessùn fait de la création, conception et vente de prêt-à-porter et accessoires. Une activité que nous étendons aujourd’hui à la décoration. J’ai commencé par créer des vêtements puis des collections dans les années 90, à l’époque où je faisais beaucoup d’allers-retours entre la France et l’Amérique latine. Ma marque est née en 1995, et il m’a fallu encore une dizaine d’années avant d’ouvrir des boutiques. Nous en avons trois à l’étranger et bientôt dix en France. Quant au style Sessùn, j’aime bien le définir ainsi : des coupes classiques — au sens noble du terme — revisitées de manière contemporaine. Avec un regard frais si j’ose dire, qui vient peut-être de mon parcours autodidacte.
> Que représente pour vous cette nomination aux Trophées INPI ?
E. F. G. : Nous essayons de créer en permanence, de découvrir toujours de nouveaux tissus et d’imaginer des produits. On entend d’ailleurs souvent que nous avons un style à part. Le fait d’être nominée par l’INPI est une forme de reconnaissance de ce travail permanent de création.
> Vous êtes nominée dans la catégorie marque, quelle est votre stratégie en la matière ?
E. F. G. : Lorsque j’ai commencé, en créant spontanément quelques pièces, on ne pouvait pas encore parler de stratégie de marque. Mais je me suis rendu compte que pour pérenniser mon activité, je devais m’atteler à construire un univers entier, centré sur la marque justement. C’est alors que j’ai créé et déposé Sessùn, qui est protégée à l’international. La seconde étape, bien plus tard, a été l’ouverture des boutiques qui nous a alors permis de mettre en scène cet univers propre. Le fait de protéger la marque à l’international est devenu d’autant plus important que le phénomène de contrefaçon nous touche de plus en plus. Nous n’hésitons pas à attaquer les contrefacteurs pour défendre notre univers et notre territoire, fruits d’un gros travail de création.
> Le thème de cette édition est « Sacrés Français » : qu’est-ce que cela vous inspire ? Vous reconnaissez-vous dans cette expression ?
E. F. G. : J’imagine qu’on peut le voir de deux manières : le côté négatif du Français râleur et sceptique ou celui de ce petit charme français qui fait notre succès à l’étranger ! Sessùn est née en même temps que le courant de musique électro French Touch, avec les Daft Punk et Air notamment, et j’ai aimé cette impression de faire partie d’un mouvement de créativité transversal. À côté de ça, dans mon domaine de la mode, nous avons forcément un savoir-faire français particulier, hérité sûrement de notre tradition du luxe.