Solex : le vélo électrique made in France
> Pouvez-vous nous présenter votre activité en quelques mots ?
Grégory Trebaol : Le groupe Easybike est spécialisé dans le vélo à assistance électrique depuis 2005. Au départ, nous vendions des modèles conçus et fabriqués en Asie, mais nous avons changé notre business model en rachetant successivement des marques françaises : Mobiky [vélos pliables fabriqués en Normandie, NDLR] en 2013 ; Solex en 2014 et Matra en 2015. Pour nous, la réindustrialisation de Solex en France était une évidence. Celle-ci a entraîné celles de nos autres marques et nous avons maintenant un grand site de production à Saint-Lô entièrement dédié aux vélos à assistance électrique. La fabrication locale présente plusieurs avantages : nous maîtrisons mieux les délais, nous sommes plus réactifs, notamment lorsqu’il s’agit de personnaliser les vélos, et nous conservons le savoir-faire sur place. Le made in France, particulièrement pour une marque comme Solex, est un argument auquel les clients sont sensibles, ici comme à l’étranger.
> Que représente pour vous cette nomination aux Trophées INPI ?
G. T. : L’INPI étant le premier organisme en ce qui concerne la reconnaissance des marques, des modèles et des brevets, notre réaction à cette nomination a bien sûr été positive. Nous cherchons avec Solex à faire quelque chose d’original, une marque « lifestyle », avec un design particulier ; c’est donc une forme de reconnaissance de cet effort. Mais c’est aussi une motivation pour continuer à innover. Nous travaillons par exemple en ce moment sur la connectivité. Solex s’est fait historiquement reconnaître partout grâce à son carburateur. Nous avons cela en tête quand nous travaillons sur la marque et ses prochains modèles : qu’est-ce qui peut la distinguer des autres ?
> Vous êtes nominé dans la catégorie marque, quelle est votre stratégie en la matière ?
G. T. : Déjà, il faut savoir que Solex a été reconnue par la Cour d’appel de Versailles comme marque notoire. Historiquement, elle a été déposée à l’international, y compris dans des régions où elle n’est pas (encore) exploitée. Nous avons choisi, depuis le rachat, de continuer à investir fortement dans cette protection mondiale. Non seulement le secteur évolue vite, et nous pouvons être amenés à nous lancer dans de nouvelles régions, mais la valeur d’une marque passe aussi par sa protection.
> Le thème de cette édition est « Sacrés Français » : qu’est-ce que cela vous inspire ? Vous reconnaissez-vous dans cette expression ?
G. T. : Avant d’être propriétaires de Solex, nous étions déjà les premiers militants de sa réindustrialisation en France. Lorsque nous nous sommes portés candidats à son rachat en 2012-13, nous étions face à des concurrents européens, et sommes allés voir le ministre du redressement productif et les élus locaux de Saint-Lô en Normandie pour rendre possible le retour de Solex en France. C’est un argument important pour les clients : ils ont besoin de cette histoire. Par ailleurs, l’usine permet de faire travailler et vivre une soixantaine de familles. Donc oui, « Sacrés Français », ça me parle !