Provepharm revitaliste des molécules connues, pour plus de sécurité et de propriétés pour les patients
- Pour les personnes qui ne vous connaîtraient pas, pouvez-vous nous expliquer l’activité de votre entreprise ? Qui êtes-vous, que faites-vous ?
Michel Feraud : Provepharm est un laboratoire pharmaceutique qui revitalise des molécules connues, pour développer de nouvelles solutions et applications pharmaceutiques. En effet, certaines molécules connues sur le marché sont impures et impropres à l’utilisation pharmaceutique, car pas développées professionnellement. Ce sont souvent de vieilles molécules, qui étaient utilisées avant que les autorités du médicament n’arrivent et contrôlent les autorisations de mise sur le marché. Ces molécules sont très intéressantes, mais doivent être retravaillées, selon la législation en vigueur. C’est par exemple le cas du bleu méthylène, que nous avons nettoyé - grâce à une technologie brevetée - des métaux lourds qu’il contenait, nous permettant d’obtenir une autorisation de mise sur le marché.
D’autres molécules sont connues pour certaines applications, mais pourraient être utilisées dans d’autres situations ou pour d’autres pathologies. Le Viagra a par exemple été développé, suite aux effets secondaires découverts lors d’essais cliniques d’un médicament développé pour une pathologie cardiaque.
Chez Provepharm, nous développons donc à partir de ces molécules connues, des produits pharmaceutiques qui seront autorisés sur le marché, mais aussi de nouvelles applications et indications, jusqu’alors ignorées.
Nous ne faisons donc ni des médicaments princeps (médicament original protégé par un brevet), ni des génériques (médicament fabriqué à partir d’une molécule déjà autorisée sur le marché et dont le brevet est tombé dans le domaine public). Notre développement est positionné sur « la troisième voie » entre génériques et biotechnologie.
Aujourd'hui, nous disposons d'une gamme de produits hospitaliers, principalement des produits injectables à haute valeur ajoutée : antidouleur, antidote, agents de contraste.
Et nous nous positionnons comme le leader des colorants vitaux avec par exemple le bleu de méthylène et l’indigo carmin, des colorants souvent utilisés depuis des décennies sans approbation, ayant ainsi parfois pu entrainer la mort, et que nous avons différencié, selon leurs propriétés, pour qu’ils soient prescrits aux bonnes applications, dans une approche rigoureuse et protectrice du patient.
Riche d’une expérience de 25 ans en R&D, nous nous appuyons sur l'expertise de plus de 100 collaborateurs en France (Marseille) et aux États-Unis (Philadelphie). En 2021, nous avons réalisé un chiffre d'affaires de 66 millions d'euros.
- Quelle est votre dernière innovation ? Ou l’innovation dont vous êtes le plus fier ?
M. F. : Nous sommes les seuls au monde à avoir obtenu l’approbation du bleu méthylène, un colorant et médicament. Et c’est ce que nous venons de répéter avec l’indigo carmin. Utilisé depuis 150-180 ans sans approbation, nous avons obtenu cette année son autorisation de mise sur le marché. Nous sommes donc les premiers et les seuls à avoir mis à disposition ces produits, désormais en parfaite conformité avec la législation en vigueur.
Cela nous permet d’avoir des exclusivités. Ce qui valorise notre travail et récompense notre recherche. Nous sommes très fiers.
- Quel est votre projet phare du moment ?
M. F. : Nous avons obtenu le 9 juillet 2022, l’autorisation de mise sur le marché de notre colorant indigo carmin, un colorant de diagnostic indiqué pour une utilisation d’aide à la visualisation, dans l'évaluation cystoscopique de l'intégrité des uretères chez les adultes, suite à des examens urologiques et gynécologiques lors d’interventions chirurgicales ouvertes, robotisées ou endoscopiques. Ce médicament permet donc au chirurgien de dépister les lésions urétérales iatrogènes pendant l'intervention chirurgicale et, le cas échéant, de réparer immédiatement la lacération, réduisant ainsi considérablement les complications post-chirurgicales potentielles.
- Quelle est votre stratégie d’innovation et de propriété industrielle ?
M. F. : Chez Provepharm, un comité d’innovation a été mis en place, pour avoir une réflexion et une analyse transverses (développement chimique, médical, stratégie réglementaire, PI, marketing, commercial, business development), axées sur les besoins du marché. Le comité travaille en mode « think tank » et s’appuie sur une veille technologique et concurrentielle, pour proposer à notre « Comité Développement » des projets et des solutions innovantes, dans le but d’améliorer la qualité de vie des patients.
Grâce à la stratégie d’innovation mise en place par le groupe, plusieurs programmes de R&D - dont certains sont déjà en phases finales de développement - ont été implémentés. Cette démarche est la base de la diversification de notre portefeuille produits, qui garantit la croissance et la pérennité du groupe.
Notre stratégie de propriété industrielle (PI) se décline quant à elle en deux axes :
- toutes nos inventions sont protégées par des dépôts de brevets, et ce dans les différents pays où nos produits ont vocation à être commercialisés et/ou où nous avons des concurrents réels ou potentiels.
- tous nos actifs (brevets et marques) sont également protégés afin d’éviter toute obstruction à la commercialisation de nos produits.
- Que représente pour vous cette nomination aux Trophées INPI ?
M. F. : Cette nomination aux Trophées INPI est une reconnaissance de notre travail, mais je la prends aussi comme un encouragement général à soutenir l’innovation.
- Vous avez bénéficié de plusieurs prestations proposées par l’INPI. Pouvez-vous nous en dire plus ? Et que vous ont-elles apporté ?
M. F. : Le docteur en chimie que je suis est convaincu depuis longtemps de l’intérêt de la PI. Mais l’INPI m’a aidé à bâtir une stratégie solide, à sensibiliser les collaborateurs de Provepharm et à financer certains dépôts.
Aujourd’hui, de par mon expérience, je veux pouvoir témoigner de l’utilité de la PI. Je suis ainsi parrain d’une Master Class PI.
- Date de création : 1998
- Effectif : 108 collaborateurs
- Chiffre d’affaires : 66M €
- Budget R&D : 26 % du CA
- Présence dans plus de 30 pays
Portefeuille de titres de propriété industrielle :
- Brevets français et internationaux : 107
- Marques françaises et internationales : 67
* déclaratif entreprise