L'INPI homologue la deuxième indication géographique : le Granit de Bretagne

20/01/2017
Après le « Siège de Liffol » en décembre, c’est au tour du « Granit de Bretagne » de se voir homologué indication géographique, à compter du 20 janvier 2017, date de publication de la décision au Bulletin officiel de la propriété industrielle.

Une reconnaissance très attendue par l’association Indication Géographique Granit de Bretagne. « Nous sommes à la fois très fiers et très émus, explique Christian Corlay, secrétaire général de l’association. C’est la consécration de la réputation du Granit de Bretagne, de la qualité de notre travail, mais aussi le couronnement de longs mois de discussions entre granitiers de Bretagne, pour définir les critères du cahier des charges.
Notre profession a trop souvent souffert de tromperies sur l’origine, économiquement désastreuses, au cœur d’une offre mondialisée. Le choix des consommateurs sera enfin éclairé, sécurisé, et renforcera la notoriété du granit de Bretagne en France et à l’export en plus de conforter les entreprises granitières. »

Signe officiel de qualité et d’origine, l’indication géographique assure en effet aux consommateurs l’authenticité des produits qu’ils achètent. Une protection qui intéresse de nombreuses entreprises dans toutes les régions françaises : une cinquantaine de prises de contact et demandes d’information ont été faites auprès de l’INPI depuis l’instauration de ce nouvel outil. « Un des éléments clés de succès dans l’obtention d’une indication géographique est la qualité du dialogue entre les entreprises, conseille Christian Corlay. Nous avons commencé avec un petit noyau de granitiers motivés, certes concurrents, mais convaincus qu’il était préférable d’investir du temps et de l’argent pour valoriser le produit, plutôt que de lutter contre la contrefaçon. Nous avons eu de longues discussions, fait de nombreux allers-retours entre nous. Notre souhait était de mettre en place un dispositif crédible, sérieux, mais pas élitiste. Il fallait que cela profite à un maximum d’entreprises, et donc mettre le curseur au bon endroit. » Petit à petit, de nouveaux granitiers ont rejoint l’association Indication Géographique du Granit de Bretagne, désireux de devenir eux aussi acteurs de l’avenir de leur filière.
« Nous appréhendions un peu la procédure, appuie Christian Corlay, car nous ne sommes pas vraiment habitués à ce genre d’exercice, nouveau pour notre profession. Mais tout s’est bien passé. Cette démarche nous a permis de fédérer. »

Les 22 entreprises – artisans et PME – adhérentes de l’association pourront désormais apposer sur leurs produits le très attendu logo « Indication Géographique » et espèrent accueillir de nouveaux membres à l’avenir. « Ce n’est pas un club fermé, il y a de la place pour de futurs opérateurs qui souhaiteraient nous rejoindre. S’il y a de la conviction de leur part, s’ils sont prêts à s’approprier le cahier des charges, à s’appliquer ses exigences et à recevoir l'organisme de contrôle, ils sont les bienvenus. Plus nous serons nombreux, plus notre indication géographique aura du poids » s’enthousiasme Christian Corlay.
L’indication géographique a été remise officiellement à l’association bretonne le 9 février à Rennes, par Martine Pinville, Secrétaire d’État chargée du Commerce, de l’Artisanat, de la Consommation, et de l’Economie sociale et solidaire.
A ce jour, deux autres demandes d’indications géographiques ont fait l’objet d’une enquête publique : « Savon de Marseille » et « Espadrilles de Mauléon ».

LE GRANIT DE BRETAGNE

L’indication géographique « Granit de Bretagne » couvre le granit extrait de carrières, les enrochements, les produits semi-finis (tranches, produits en cours de finition) et les produits finis (funéraire, voirie, aménagement urbain, bâtiment, produits décoratifs…).
Les opérations d’extraction et de fabrication doivent être réalisées dans une aire géographique comprenant les Côtes d’Amor, le Finistère, l’Ille-et-Vilaine, le Morbihan et la commune de Saint-James dans la Manche, selon les procédés décrits dans le cahier des charges.
C’est l’association Indication Géographique Granit de Bretagne, qui rassemble à ce jour 22 entreprises (carrières et ateliers de façonnage), qui se voit déléguer la défense et la gestion de l’indication géographique « Granit de Bretagne ».

L’INDICATION GÉOGRAPHIQUE EN PRATIQUE

Une indication géographique est composée d’un nom de produit, associé à celui d’une zone géographique. Ses caractéristiques sont spécifiées dans un cahier des charges examiné par l’INPI. Seul un groupement d’artisans et d’entreprises a la possibilité de déposer une demande d’homologation pour une indication géographique. L’homologation est délivrée à l’issue d’une instruction conduite par l’INPI, qui comprend une phase d'enquête publique.

En savoir plus :

Les étapes clés du dépôt de l'indication géographique
La 1ère indication géographique homologuée par l’INPI est le « Siège de Liffol »

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