L’« absolue Pays de Grasse », 10e indication géographique homologuée par l’INPI
L’« absolue Pays de Grasse » - un concentré extrait de plantes à fleurs, cueillies et transformées dans les départements des Alpes-Maritimes, du Var et des Alpes-de-Haute-Provence selon un cahier des charges précis - rejoint la famille des indications géographiques (IG) à compter du 6 novembre 2020.
C’est la dixième indication géographique depuis l’entrée en vigueur du dispositif, et la première pour la région Sud.
"L’INPI est très fier d’homologuer l’indication géographique « absolue Pays de Grasse », illustration du savoir-faire français d’exception qu’est la parfumerie. Le travail collaboratif mené par la filière a été exceptionnel, dans une démarche associant les agriculteurs et les industriels concernés. Capacité de mobilisation, ambition et qualité unique constituent des atouts remarquables, qui ont permis l’obtention de cette indication géographique." a commenté Pascal Faure, Directeur général de l’INPI.
C’est l’association Fleurs d’Exception du Pays de Grasse, créée en 2006 par les professionnels de la filière, qui se voit déléguer la gestion et la défense de l’indication géographique.
7 entreprises sont concernées par cette homologation. Elles représentent 90 % des transformateurs de plantes à parfum de la zone géographique concernée.
Un peu d’histoire
Situé entre mer et montagne, le pays de Grasse est un territoire à la flore naturelle exceptionnelle, dans lequel les plantes à parfum se sont merveilleusement développées, en raison de conditions favorables. Rose, jasmin, tubéreuse, iris… des matières premières végétales qui ont fait de la région le berceau historique de la parfumerie française depuis le XVIIIe siècle.
Pour confectionner ces fragrances, les transformateurs de plantes extraient un concentré appelé « absolue ». L’essence absolue ou « absolue » est utilisée dans les parfums et cosmétiques.
Longtemps ville des tanneurs, Grasse a vu la parfumerie prospérer en même temps que la mode des cuirs parfumés. A partir du milieu du XIXe siècle, les premières véritables usines à parfum voient le jour grâce à l’évolution des progrès techniques d’extraction. En effet, c’est l’invention de l’extraction à l’hexane – solvant volatil qui permet le traitement de quantité importante de plantes, tout en préservant la qualité des fleurs– qui donne son essor à la filière et permet à la ville de s’affirmer comme « la capitale du parfum ».
Après des vagues de délocalisation, la filière - sous l’impulsion d’une jeune génération de producteurs de plantes à parfum, réunis dans le collectif Les Fleurs d’Exception du Pays de Grasse - œuvre pour la protection des savoirs liés au parfum à Grasse. La qualité végétale du territoire et le savoir-faire artisanal d’extraction des essences de fleurs sont reconnus mondialement.
Le procédé de fabrication se décompose en deux étapes :
- l’extraction de la matière première végétale ou biomasse au solvant volatil, par fluide supercritique ou enfleurage, afin d’obtenir une pommade florale appelée « concrète »
- la transformation de l’extrait primaire en absolue (lavage alcoolique, glaçage, filtration, pré-concentration et concentration finale sous vide).
Les étapes de cueillette, de production et de transformation devront être opérées dans l'aire géographique des départements des Alpes-Maritimes, du Var et des Alpes-de-Haute-Provence.
Le siège de Liffol (décembre 2016), le granit de Bretagne (janvier 2017), la porcelaine de Limoges (décembre 2017), la pierre de Bourgogne (juin 2018), le grenat de Perpignan (novembre 2018), le tapis d’Aubusson (décembre 2018), la tapisserie d’Aubusson (décembre 2018), la charentaise de Charente-Périgord (mars 2019) et les pierres marbrières de Rhône-Alpes (novembre 2019)
Une indication géographique distingue un produit originaire d’une zone géographique déterminée et qui possède des qualités, une notoriété ou des caractéristiques liées à ce lieu d’origine. Elle protège le nom dudit produit des contrefaçons et autres copies. Seule la présence du logo officiel garantit l’authenticité d’un produit.
Ses caractéristiques sont spécifiées dans un cahier des charges examiné par l’INPI.
Seuls une association ou un syndicat professionnel, regroupant de manière représentative les opérateurs concernés (artisans ou entreprises), peuvent déposer une demande d’homologation. C’est ce collectif qui se voit déléguer la défense et la gestion de l’indication géographique. L’homologation est délivrée à l’issue d’une instruction et d’une enquête publique conduites par l’INPI. Chaque opérateur souhaitant pouvoir en bénéficier doit être audité par un organisme externe, accrédité officiellement. Il est ensuite régulièrement contrôlé, pour vérifier qu’il respecte toujours le cahier des charges.
Le dépôt d’une indication géographique coûte 350 € et se fait sur le site www.inpi.fr rubrique « démarches en ligne ».
Les délégations régionales de l’INPI se tiennent à la disposition des entrepreneurs pour les renseigner.