Horse Pilot : vêtements techniques pour cavaliers
> Pouvez-vous nous présenter votre activité en quelques mots ?
Aurélien Guillon : Nous concevons, développons et produisons des vêtements techniques pour cavaliers. Ça ne se sait pas forcément, mais l’équitation est le 3e sport national en termes de licenciés — qui sont 700 000 aujourd’hui, sachant que le chiffre augmente chaque année. Parmi eux, 30 à 40 % pratiquent régulièrement et constituent notre cible et clientèle. Nous leur proposons des vêtements innovants (respirants, ergonomiques, etc.) centrés sur la pratique de ce sport, liés au confort et aux usages. C’est un secteur assez classique et traditionnel où l’on trouve beaucoup de marques positionnées sur le style. Nous n’avons pas cassé les codes en termes de look, mais au niveau des coupes, des matières ou des fonctionnalités.
> Que représente pour vous cette nomination aux Trophées INPI ?
A. G. : Elle récompense notre processus de design concentré sur l’utilisateur final. Beaucoup de vêtements dans l’équitation sont magnifiques, mais pas forcément portables en pleine écurie au milieu de la poussière ! Nous pensons toujours nos produits pour le cavalier avec une approche très fonctionnelle. Nous essayons aussi de combler des manques en nous inspirant si besoin d’autres sports : par exemple, comment faire de l’équitation sous la pluie, c’est-à-dire en ayant froid au sol, mais chaud sur le cheval ? En proposant un textile Gore-Text, comme ça se fait pour la randonnée. Il existait aussi déjà des gilets airbag pour cavaliers, mais encombrants et pas pratiques. Nous nous sommes inspirés de ce qui se fait dans le ski de haute compétition pour proposer un modèle bien plus ergonomique. Cette nomination aux Trophées INPI est donc à la fois une reconnaissance des fonctionnalités de nos produits et une forme de message pour nos clients : on s’occupe de vous !
> Vous êtes nominé dans la catégorie design, quelle est votre stratégie en la matière ?
A. G. : Outre notre processus lui-même de conception des vêtements, centré sur l’utilisateur, nous protégeons aussi nos produits innovants à plusieurs titres. Pour la partie technique, nous recourons souvent à des spécialistes avec qui nous co-développons des brevets. Nous avons aussi bien sûr déposé notre marque en France et à l’étranger. En ce qui concerne les dessins et modèles, nous ne déposons pas forcément toutes les déclinaisons à l’INPI, mais les grandes bases de nos modèles. Enfin, nous essayons surtout d’avoir toujours une longueur d’avance par l’innovation, en ne nous endormant jamais sur nos acquis.
> Le thème de cette édition est « Sacrés Français ! » : qu’est-ce que cela vous inspire ? Vous reconnaissez-vous dans cette expression ?
A. G. : Je trouve ça génial ! Un grand cocorico ! En France, nous avons tendance à nous plaindre, à dire que nous ne sommes pas bons, alors qu’on l’est plutôt en fait ! D’ailleurs, à l’étranger, on est souvent perçu comme une nation qui bouge et beaucoup d’entreprises françaises y marchent très bien. Nous avons, quant à nous, choisi un nom anglais pour qu’il soit compréhensible partout, mais dans le look comme le côté technique, nous sommes bien une marque française.